BOUSQUET Guy, Edmond

Né le 18 février 1931 à Béziers (Hérault) ; agent de lycée, dirigeant syndical CGT et communiste dans l’Hérault, conseiller général.

L’engagement de Guy Bousquet ne vient pas d’influences familiales. Ses parents ne se réclamaient d’aucune appartenance politique. Son père, Marcel Bousquet, né le 2 avril 1905 et mort le 17 septembre 1955, était un artisan, peintre en bâtiment à Béziers. Sa mère, Thérèse, née Bonnefous le 31 mars 1908, et décédée le 27 août 1997, n’avait pas d’activités professionnelles, hormis quelques travaux à domicile effectués pour un fourreur. Il avait un frère, Serge, son cadet de 13 mois, décédé en 2002, menuisier à l’usine Fouga de Béziers puis entré à la SNCF à Perpignan comme simple agent d’exécution : il travaillait au triage où il était affecté à une tâche dangereuse, le calage des wagons. Il réussit ensuite un examen interne que les cheminots nomment « le barrage » et devint agent de maîtrise. Adhérent à la CGT, il participait aux actions, mais comme militant de base, sans responsabilités.

Guy Bousquet obtint à 14 ans le certificat d’études primaires. Il prépara ensuite un CAP d’ajusteur, mais, après un apprentissage de trois ans, tombé gravement malade, il ne put passer l’examen. Du moins réussit-il l’essai qui permettait d’être recruté comme ouvrier aux usines Fouga. Il put y observer la détermination et l’efficacité de la CGT et aussi des ouvriers adhérents au parti communiste. Il n’avait pas encore d’engagements. Mais en 1952, des menaces pesaient sur l’avenir de Fouga. Il eut l’opportunité d’entrer comme agent d’entretien au Lycée Henri IV à Béziers. Là, il ressentit certaines décisions comme des injustices et observa des pressions exercées sur les personnels non enseignants. - Ce qui l’incita à adhérer à la CGT. En 1956, il devint secrétaire du syndicat CGT de l’établissement, membre du Bureau régional jusqu’en 1970, puis de la commission exécutive de l’Union départementale CGT jusqu’en 1991, et resta ensuite au Bureau régional auquel il appartint pendant toute la durée de son activité professionnelle.

Les premiers évènements politiques qui firent sur lui une forte impression furent ceux de 1958. Il participa avec conviction à la bataille du referendum sur la constitution. Dans le quartier populaire de la Fontneuve de Béziers où il habitait, il eut des contacts avec des communistes et décida en 1959 d’adhérer au parti. D’abord secrétaire de section à Béziers, il entra en 1962 au comité de la fédération communiste, puis fut membre du bureau fédéral pendant deux périodes : la première de 1964 à 1979, la deuxième de 1987 à 1994. Dans l’intervalle, puis de nouveau après 1994, il appartint au comité fédéral. C’est pendant la première période, en juillet 1969, qu’il fut appelé pendant un mois à l’école centrale du parti. Très attaché à son parti, il fut toujours convaincu de la nécessité de la fidélité et aussi de la soumission aux décisions prises par les dirigeants. Il se désigne lui-même comme « un militant du quotidien ». Il se compte parmi ceux qui souhaitent, par réalisme, des accords avec les socialistes.

Contrairement à nombre de communistes qui furent très impliqués dans la contestation de la colonisation, il suivit pendant la période de la guerre d’Algérie les consignes de son parti, mais sa principale motivation ne fut pas là. Ce sont les évènements de 1968 qui l’ont marqué le plus après ceux de 1958. Il a été frappé par le dynamisme du mouvement et la capacité d’engagement des syndicalistes dans une grève de durée importante. Satisfait de la démocratisation interne du parti communiste, il a cependant toujours redouté que ne se forment des courants en son sein. Hors de France, les évolutions qui ont défait l’Union soviétique l’ont profondément affecté et déconcerté car la fidélité au parti et à son idéologie lui ont toujours paru être des nécessités incontournables.

Il milite à France-Cuba. Il avait épousé en 1953 une infirmière membre du parti communiste, Simone Toupet. Ils eurent deux fils : Jean-Louis, né à Béziers le 4 août 1956 et Pierre, né aussi à Béziers le 29 septembre 1958. Le premier, entré à la CPAM de Béziers, adhérent à la CGT, fut détaché à la Bourse du Travail comme responsable syndical. Inscrit au parti communiste, il eut à choisir entre ces fonctions et celle de permanent du parti : il préféra la seconde option. Il est en 2005 premier secrétaire fédéral, a été élu au conseil régional, et il y est responsable du groupe communiste. Le fils cadet, après le baccalauréat, obtint une licence de sciences économiques et réussit le concours d’inspecteur des PTT. À la faculté, il avait intégré le groupe des étudiants communistes et adhéré ensuite au parti communiste. Mais son activité principale a toujours été syndicale, à la CGT des PTT. Guy Bousquet a contracté un second mariage en janvier 1982. Sa deuxième épouse, Lucienne, rencontrée à la section de Béziers du parti communiste, est née à Cessenon (Hérault) le 7 avril 1932. Elle a travaillé dans le service de publicité de La Marseillaise du Languedoc.

Donc, son nouvel environnement familial, les convictions partagées avec ses épouses et transmises à ses fils ont facilité son action militante qui a été soutenue. Convaincu que le parti devait avoir des élus pour obtenir une audience populaire, il brigua des mandats locaux à partir de 1973 : d’abord aux cantonales, dans le 2° canton de Béziers en 1973. Placé en tête au premier tour avec 2561 voix, il fut élu au deuxième tour avec 3512 voix. Il resta conseiller général jusqu’en 1988. Il fut également élu à trois reprises aux municipales de Béziers. En 1977 sur la liste de Paul Balmigère. Nommé adjoint, il fut affecté à la communication. En 1977 la gauche fut battue mais Guy Bousquet resta conseiller d’opposition dans la municipalité dirigée par le RPR Georges Fontès. En 1989, la majorité revint à la gauche conduite par le socialiste Alain Barrau. Guy Bousquet, de nouveau adjoint, fut chargé du dossier des HLM.

Depuis l’arrêt de ses activités professionnelles en 1993 et l’accomplissement de son mandat municipal en 1995, il réside dans l’Ariège où il milite dans le canton de Quéribus. Il s’y est beaucoup engagé à l’occasion du referendum sur la constitution européenne en mai 2005, toujours en restant dans la ligne de son parti. Il a conservé un esprit associatif comme en témoigne son rôle dans l’APIHMD, (Association pour la promotion des Initiatives des habitants de Mijanes et du Donezan) qui pratique des actions de défense de l’environnement.

SOURCES :
Entretien d’Hélène Chaubin avec Guy Bousquet le 9 juin 2005 à Artigues (Ariège).
Archives du Comité national du PCF (renseignements fournis par J.Girault).

Hélène CHAUBIN